L’amour et la haine, l’ambivalence des sentiments

L’amour et la haine : l’ambivalence des sentiments

L’amour et la haine sont des sentiments à la fois très éloignés, et en même temps très proches. Nous pouvons observer le renversement de l’amour passé en haine profonde à l’égard de celui ou celle qui partageait autrefois notre vie. Dans la vie quotidienne, ces deux sentiments se croisent et coexistent dans chacune de nos paroles et de nos actes.

Aimer et haïr 

Nous ressentons tous par moments des sentiments contradictoires pour une même personne, par exemple, ressentir une profonde colère pour une personne que nous aimons. C’est ce que l’on appelle l’ambivalence des sentiments (1). L’agressivité s’infiltre tout le temps au côté de l’amour, que ce soit par l’ironie, la moquerie, la condescendance… Toutes ces façons de communiquer avec l’autre en contiennent. Pourquoi sinon irions nous voir des spectacles comiques en prenant plaisir à rire au détriment d’autrui? Sans l’agressivité, il n’y aurait d’ailleurs plus de conflits! Dans nos actes et paroles du quotidien, elle peut se repérer sans forcément que nous en soyons conscient.

Ainsi par exemple le phénomène de l’oubli qui à première vue n’est pas du tout connoté agressivement. Lorsque vous oubliez quelque chose que l’on vous a demandé, il y a pourtant un message agressif à l’égard de l’autre, dont vous n’avez pas conscience mais qu’en général l’autre reçoit très bien.

Vous oubliez de prendre la paire de chaussures que votre meilleure amie vous a réclamé pour sa soirée d’anniversaire. Vous avez beau lui faire mille excuses, elle, en tout cas, aura bien reçu le message agressif et elle risque bien de vous en vouloir. De votre côté, vous culpabilisez de cet oubli et vous vous en voulez, et de l’autre, vous vous dîtes que c’est un peu injuste qu’elle vous en veuille à ce point car vous ne l’avez pas fait exprès. En fait, c’est un mouvement inconscient qui est à l’origine de cet oubli et qui a trouvé à s’exprimer : Vous adorez votre meilleure amie, vous l’aimez à la manière de votre petite sœur. Seulement, vous étiez également en grande rivalité avec votre sœur et en oubliant vos chaussures, c’est finalement de votre sœur que vous cherchez à vous venger!

D’où vient la haine? 

Dans les tous premiers temps de la vie, le nourrisson considère sa mère comme une extension de lui-même, une partie de lui, il se vit comme formant un tout avec elle. Il ne ressent ni haine ni amour pour personne puisqu’il est trop immature pour se représenter qu’un autre peut être différent de lui. Mais petit à petit, il va ressentir que sa mère peut se séparer de lui et qu’elle est ainsi différenciée. Il sera alors envahit par la haine car celle-ci lui fera vivre l’expérience du manque, d’un paradis perdu où ils étaient si bien ensemble, fusionnés. Et bien sûr l’intolérable besoin d’un autre pour notre survie, puisque nous sommes dépendants lorsqu’on est si petit pour se calmer, pour manger ou boire.

Petit à petit, le bébé grandit et la haine primitive se transforme et mûrit en un mouvement plus mature et socialement adéquat : l’agressivité. L’agressivité tire ses racines de cette haine primitive.

 Derrière l’amour la haine? 

Ce qu’il faut bien avoir en tête c’est que tout n’est pas clair dans l’expression des sentiments, qu’une conduite agressive camoufle parfois une déclaration d’amour à l’autre, et inversement, trop d’amour envers une autre personne peut contenir une grande agressivité.

Vincent par exemple fait tout pour sa compagne. Il lui prépare son petit déjeuner, lui dit sans cesse à quel point il l’aime, qu’elle est tout pour lui … Béatrice avait toujours rêvé de connaitre un jour une relation de ce genre. Seulement, elle n’avait pas imaginé le prix qu’elle devrait payer pour tout cet amour! En faisant d’elle le centre de sa vie, Vincent a du mal à supporter qu’elle puisse désirer voir d’autre personnes, faire des choses sans lui ou tout simplement vouloir rester seule. Chaque fois qu’elle émet ce genre de désir, c’est la crise dans le couple. Sans s’en rendre compte, Vincent veut la garder pour lui tout seul, il ne supporte pas qu’elle puisse ne pas entièrement être comblée par lui et se met à la tyranniser dès qu’elle s’éloigne.

Pourquoi est-ce sain d’exprimer son agressivité? 

Nous avons tous ces deux tendances en nous : amour et haine. L’ambivalence s’exprimera en premier lieu envers les parents : aimés et haïs (je te fais un câlin, je te dis que je t’aime, puis 5 minutes après, si tu me refuses un bonbon je te hais). Puis, elle apparaitra dans toutes nos relations ultérieures.

S’il apparait à la société que les preuves d’amour sont plus tolérables que les preuves de haine, c’est bien l’expression des deux qui garantit une bonne santé psychique, car en nous ces deux tendances cherchent à s’exprimer par tous les moyens. Et si nous n’arrivons pas à l’exprimer à l’extérieur de nous, c’est alors en nous même que cette haine fait son devenir.

Ce retournement de l’agressivité contre soi s’observe peut s’exprimer par exemple dans la dépression, les conduites autodestructrices ou l’alcoolisme.

                                                                                            France Bernard

1 – Mélanie Klein & Joan Rivière, L’amour et la haine, Éditions Payot & Rivages, 2001

 

L’attachement aux amours du passé

L’attachement aux amours du passé

La rencontre amoureuse est un moment où l’on se penche sur les relations affectives de notre passé car partir à la recherche d’un autre avec qui s’unir, c’est aussi renouer avec les amours passé, une retrouvaille avec notre père et notre mère.

Nos premiers amours

Lorsque nous étions enfants, nos premiers amours étaient nos parents. Notre monde tournait autour d’eux, nous voulions les satisfaire et être aimé par eux. Nous clamions parfois haut et fort que nous les épouserions lorsque nous serions grands. Phase bien connue du complexe d’Œdipe où le petit garçon veut tuer son père pour pouvoir épouser sa mère, et où la petite fille souhaite se retrouver seule avec le père. Lorsqu’on nous répondait que c’était impossible, nous rétorquions qu’on trouverait quelqu’un comme eux!

Nos modèles, exemples à suivre et à retrouver, ce sont eux. Nous commençons petit à petit à intérioriser leurs valeurs, leurs idéaux, leurs croyances. Modèles qui resteront un repère, que ce soit dans la recherche du même ou bien en se positionnant à l’opposé d’eux et de ce qu’ils représentent. C’est un moment important dans la construction de son identité masculine et féminine car ce que nous percevons et interprétons de notre mère et de notre père nous servira à construire notre représentation de ce qu’est une femme et de ce qu’est un homme. Cela passe par l’observation de nos parents mais également par la façon dont ils s’adressent l’un à l’autre. Par exemple, nous connaissons les effets délétères des violences verbales de certains hommes à l’encontre de leur épouse. L’enfant aura tendance à intérioriser une vision de la femme comme un être faible et qu’on peut maltraiter.

L’adolescent et l’idéal

A l’adolescence, c’est véritablement là que va se déclencher, voir déchaîner l’idéalisation. Véritable poussée à l’intérieur de nous qui ne nous quittera plus. Pour mieux se séparer de ses parents, amours interdits, l’adolescent va rejeter en bloc ce qu’ils aiment, les valeurs qu’ils prônent, ou encore leur choix politique. Il va se mettre en quête de personnes et de choses à idéaliser (stars du cinéma, écrivain, mouvements politiques). Seulement, et c’est leur grande insatisfaction, il y aura toujours une inadéquation radicale entre cette aspiration à idéaliser et ce qui l’incarnera dans la réalité, réalité toujours décevante. C’est exactement ce qu’il se passe dans la rencontre amoureuse (1) où l’autre, d’abord idéalisé, redevient humain lorsque l’idéal se fissure…

L’adolescent donne à penser qu’il refoule ou rejette les idéaux hérités de son enfance, alors qu’en réalité, il met tout en œuvre pour les faire émerger ailleurs et autrement. Puisqu’on ne peut pas avoir sa mère, on va s’identifier à son père pour rechercher une femme qui ressemble à celle-ci. Nous recherchons inconsciemment des modèles qui ressemblent à nos parents, car ce sont eux que nous cherchons à retrouver, à aimer.

Qu’en dit la sociologie? 

Les sociologues ont pu largement constater le phénomène. Il la nomme la reproduction sociale. Schématiquement, nous choisissons quelqu’un du même milieu social que le sien. Car c’est également toute une façon de voir, de comprendre et de se comporter dans le monde que nous transmettent nos parents. Il arrive même que certains épousent quelqu’un pratiquant le même métier.

Pour d’autres, cette évidence s’impose à tous : « Elle a choisi un homme comme son père ». Dans la plupart des cas, cela apparaitra de façon plus discrète, voir passera inaperçu aux yeux des autres, et seule une analyse la fera émerger.

L’échec du processus de détachement

Le processus de détachement que doit accomplir un adolescent ne va pas sans heurt. D’une part, il est plein d’ambivalence entre la volonté de se séparer et celle de pouvoir rester encore un enfant. D’autre part, la difficulté pour certains parents d’accepter la séparation peut envenimer la situation. Cela peut donner des adolescences qui se prolongent, comme en témoigne le film « Tanguy »(2). La souffrance de sa mère de le supporter encore chez elle, alterne avec une attitude très maternante. Elle voudrait s’en séparer tout en le gardant près d’elle. L’attitude ambivalente de sa mère trouve écho chez Tanguy qui se complaît dans cet environnement qu’il n’imagine pas devoir quitter un jour. Il n’y est tellement pas préparé que lorsqu’il emménage dans son appartement, il est submergé par l’angoisse, ce qui le ramène… Chez ses parents! Ce n’est pas qu’une séparation physique qu’il s’agit de réaliser, mais bien une séparation psychique pour pouvoir ensuite s’épanouir avec un/une autre.

France Bernard

(1) La rencontre amoureuse, In Le couple : généralités (article 2)

(2) Tanguy, comédie française d’Etienne Chatiliez, 2001

Le couple, une unité à deux

Le couple, une unité à deux

Lorsque deux individus tombent amoureux, ils fusionnent pour ne plus former qu’un. Cette phase très forte sur le plan émotionnel peut aussi être le détonateur d’un certain nombre d’angoisses. Mais le plus souvent, l’amour passion est au rendez-vous ; c’est la lune de miel du couple qui s’accompagne d’une certaine idéalisation de l’autre. Et pourtant, même derrière l’amour le plus grand se cache une ambivalence des sentiments.

Quand DEUX se transforment en UN

Etre amoureux, c’est bien connu, c’est ne plus former qu’un. C’est la fusion, la passion, l’obsession pour l’autre, l’impression d’être enfin complet. L’autre devient celui qu’on attendait depuis toujours. Celui qui remplit notre vie, nos attentes. Pourtant, avant la rencontre, chacun des  membres du couple avait une existence propre, des désirs, une histoire, des envies. Mais dès le moment où l’on tombe amoureux, c’est comme si tout cela était oublié, comme si on mettait sa propre vie entre parenthèse pour la mettre au service de l’autre. On n’existe plus que par l’autre. Ce qui peut aussi se révéler dangereux.

Prendre le risque…

Rencontrer quelqu’un c’est également prendre un risque, un risque sur l’avenir. L’expression populaire « confier son cœur » souligne le pouvoir que l’autre aura sur nous, tout comme la confiance que nous plaçons en lui pour qu’il en prenne soin. C’est aussi prendre le risque de s’oublier, de donner toute la place à l’autre, et finalement de ne plus trouver la sienne. Le pari pour certains est bien trop grand, le risque de la dépendance les guette… Mieux vaut alors pour eux les affres de la solitude plutôt que l’enfer du manque!

En nous, le jeu des forces du désir et du manque sont toujours en mouvement, en recherche d’équilibre. Il existe une sorte de balance entre l’amour que l’on se porte et celui que nous portons aux autres : plus l’un se remplit, plus l’autre s’appauvrit. Lorsque nous nous attachons à quelqu’un, une part de l’amour de soi vient se déposer en l’autre. C’est également par le biais de ce mécanisme que nous pouvons observer l’idéalisation du ou de la partenaire : elle/il est tellement belle/beau, intelligent(e) etc., par rapport à moi. C’est une partie de soi, déposée en l’autre, que nous nous mettons à idéaliser.

Entre l’autre et soi, un équilibre à trouver

Après la lune de miel, les illusions s’estompent et nous découvrons l’autre dans ce qu’il est réellement, en dehors de ce que nous avons projeté sur lui comme rêve et comme fantasme. La difficulté est de construire un équilibre entre les intérêts de chaque personne et ceux du couple. Nous avons chacun un mode de fonctionnement particulier, un mode de relation aux autres, d’interpréter ce qui nous entoure, nos problématiques et nos angoisses et cela peut poser de réels problèmes de compréhension dans le couple.

Ainsi l’exemple de Jean est caractéristique. Jean a toujours eu peur qu’on l’abandonne, le laisse tomber du jour au lendemain. Lorsqu’il rencontre Paula, il lui demande de le rassurer, de lui prouver qu’elle aime et qu’elle sera toujours là pour lui. Plus il est dans la demande, plus il la harcèle, et rien de ce qu’elle peut faire ne l’apaise vraiment. La problématique de Jean, ancrée dans sa vie psychique avant de la rencontrer, se rejoue alors avec elle, au risque qu’elle ne le quitte…

Une relation d’amour et de haine

Dans toutes relations, amicales ou amoureuses, s’expriment l’amour et la haine. C’est l’ambivalence. Si l’amour est plus facile à se représenter que la haine, l’agressivité s’infiltre pourtant partout.  Et tant mieux! L’agressivité permet de se positionner face à l’autre, de lui mettre des limites et d’être respecté en tant que sujet.

Elle se manifeste lorsque nous faisons systématiquement attendre l’autre une demi-heure à chaque rendez-vous, ou encore lorsque nous nous moquons de sa nouvelle chemise. La jalousie et la possessivité à l’égard de l’autre en contiennent également, tout en affirmant à l’autre que nous tenons à lui et que nous ne voulons pas le perdre. L’agressivité est dans ce cas inconsciente, mais pourtant bien présente.

                                                                                                  France Bernard

Bibliographie

Revues :

  • le Cercle psy : Qui sont vraiment les psychologues ?
  • le Cercle psy : La parole aux patients
  • le Cercle psy : Homosexualité, un jeu de l’amour et du hasard

Ouvrage psychanalyse :

Ouvrage sur le couple :

Ouvrage sexologie (lien vers le blog)

 

Ouvrages et articles par thématique

Thème 1 : Le couple

Thème 2 : L’infidélité

Thème 3 : La jalousie

Un peu de Bibliothérapie…

 

Un peu de bibliothérapie…



Guérir son enfant intérieurfaire la paix avec son passé , de Moussa Nabati
guérir son enfant intérieur Moussa Nabati
" Tout être humain abrite en lui, telle une poupée russe, deux Moi, l’un adulte, l’autre enfantin. Le premier, soumis au principe de réalité, est capable de se comporter, au travail ou en amour, de façon lucide. Le second, en revanche, faute de réflexion et de recul, emporté par une émotionalité débordante, oscille entre dramatisation anxieuse et excitation euphorique."
Sans alcool, de Claire Touzard. « En France, on s’avoue rarement alcoolique. Quand on boit on est festif, irrévérent, drôle. Français. Un jour pourtant, Claire arrête de boire. Elle prend conscience que cet alcool, prétendument bon-vivant, est en train de ronger sa vie. Il noyaute ses journées, altère sa pensée, abîme ses relations. En retraçant son passé, elle découvre à quel point l’alcool a été le pilier de sa construction et de son personnage de femme. »Sans-alcool
savoir attendre pour que la vie change de rroustangSavoir attendre : pour que la vie change, de François Roustang. " Qu'est-ce qui guérit, qu'est-ce qui fait changer ? C'est la nature, disaient les anciens, c'est la force de la vie. Alors la seule question est : comment piéger la vie, comment la faire venir ? " Après La Fin de la plainte, qui proposait d'écarter l'inflation de pleurs sur soi, et Il suffit d'un geste, qui rappelait que changer est d'abord affaire d'attitude corporelle, François Roustang prolonge et approfondit sa réflexion sur les conditions du changement intérieur.
Les mots pour le dire, de Marie Cardinal
les-mots-pour-le-dire
La jeune femme que nous découvrons dans Les mots pour le dire est un être physiquement et moralement désemparé, au bord de la folie. Jusqu'au jour où elle se décide à confier son destin à un psychanalyste. Il s'agit d'un cas vécu, particulièrement pénible. Fasciné, le lecteur subit la puissance de ce livre où se manifestent le tempérament d'une femme et le talent d'un écrivain.
Les mots pour guérir, de Gérard Bonnet
les mots pour gue rir ok_PBP
"Je n'avais jamais dit une chose pareille, je ne sais pas comment cela m'est venu à l'esprit", "Ce que je viens de dire m'a totalement bouleversé sans que je l'aie vu venir"... Les mots pour guérir, la psychanalyse en sait quelque chose, c'est même sa première raison d'être. Mais quels mots? Dans quelle relation, dans quel cadre vont-ils pouvoir prendre place, et avec quelle écoute? Pourquoi sont-ce en premier lieu les mots de la personne souffrante qui comptent? Comment les faire surgir de nos forces les plus profondes, au moment opportun, pour qu'ils soient bénéfiques?
Au diable la culpabilité ! d’Yves-Alexandre Thalmann
au-diable-la-culpabilite
La culpabilité est un sentiment aussi répandu que pénible à vivre. Sain, lorsqu'il survient en réaction à une faute, il peut aussi devenir pathologique et envahir notre existence. Et si, contre toute attente, il y avait une bonne raison à cette culpabilité qui nous empoisonne la vie ? C'est ce que découvre celui qui ose aller au bout de la culpabilité : elle nous conforte dans l'illusion de notre toute-puissance. Se sentir coupable, c'est paradoxalement éprouver un sentiment de contrôle sur le monde et les autres ! Ainsi, ce n'est pas en luttant contre notre culpabilité que nous réussirons à l'éradiquer, puisqu'elle nous sert de protection. Elle disparaît d'elle-même au moment où nous acceptons notre angoissante absence de pouvoir sur autrui. En affirmant que la culpabilité et la toute-puissance sont deux aspects d'une même réalité, l'auteur apporte un éclairage original sur nos motivations les plus inconscientes en même temps qu'il livre des moyens concrets pour travailler sur la culpabilité et la dépasser.

Les articles

Plan des thématiques

 Thème 1 : Le couple

Le couple, une unité à deux

La rencontre amoureuse

L’attachement aux amours du passé

L’amour et la haine, l’ambivalence des sentiments

Qu’est ce qui me plaît chez l’autre? 

« Je suis transparent(e) à ses yeux, aux yeux de tous »

Différences entre les désirs sexuels masculins et féminins

La jouissance féminine

Thème 2 : l’infidélité

L’infidélité au fil du temps

Pourquoi sommes-nous infidèles? 

L’idéal de fidélité

La femme infidèle

Infidélité féminine, fonctions du mari et de l’amant

Infidélité masculine : entre la mère et la putain

Le démon de midi sera masculin

Les maîtresses d’hommes mariés

L’infidélité au service du couple ?

Thème 3 : La jalousie

Introduction sur la jalousie

Les mécanismes de la jalousie

D’où provient la jalousie? 

La jalousie féminine

Désir et jalousie

Homosexualité et jalousie 

La jalousie pathologique

Blog : le couple et vous

Beaucoup de personnes s’interrogent sur leur rapport avec le sexe opposé, leur couple ou celui d’amis. Avec le Docteur Causse (psychiatre et psychanalyste), nous avons décidé de mettre en place un blog pour permettre aux gens de réfléchir sur eux-mêmes et les autres, de leur apporter des connaissances, voire des débuts d’explications.

Le but est à la fois d’informer mais également de permettre au plus curieux de continuer leurs propres recherches en mettant à disposition une bibliographie d’ouvrages et d’articles. C’est dans cette même dynamique qu’il est possible de nous poser des questions via le blog.

www.lecoupleetvous.com

Le psychanalyste

Le psychanalyste

Il existe aujourd’hui en France plus d’une trentaine de sociétés de psychanalystes comme l’Association de Psychanalyse Freudienne, la Société Psychanalytique de Paris ou encore la Société Française de Psychologie Analytique… Tous les psychanalystes ne sont pas répertoriés dans les annuaires des associations, il y a ceux qui n’appartiennent à aucune école, ou encore ceux qui en fréquentent plusieurs sans être répertoriés.

Plusieurs courants traversent la psychanalyse : ceux qui sont freudiens, les lacaniens, les reichiens, les bioniens ou encore les kleiniens. Face à l’extrême diversité de ces écoles comme des pratiques, certains, à l’instar du psychanalyste André Green, ont fini par se demander s’il ne fallait pas désormais parler des psychanalyses plutôt que de la psychanalyse.

Comment devenir psychanalyste? 

J’ai choisi d’illustrer mon propos en citant Samuel Lézé, Maitre de conférence à l’Ecole Normale Supérieure de Lyon. Il est l’auteur d’une enquête anthropologique et politique menée sur dix ans sur l’autorité des psychanalystes en France(1).

« La réponse souvent amenée est qu’il suffit de faire une analyse. Or, tous les analysés ne deviennent pas analysants. Qu’est ce qui les fait basculer dans le devenir psychanalyste? Une double expérience forte provoque ce basculement.

La première est de constater les limites des formations et des savoir établis. La psychanalyse vient donc combler un écart pratique. Mais sa mise en oeuvre est délicate. C’est pourquoi à l’analyse personnelle s’ajoute une supervision de la conduite des premières analyses.

De plus, il s’agit de défendre et illustrer personnellement cette pratique en montrant qu’il n’y a pas de solution facile et rapide à un problème personnel, car il convient  de procéder à sa longue et patiente dissolution. Cette expérience est contre-intuitive, la plupart des professionnels préfèrent invoquer des savoirs à appliquer et des compétences spécifiques mais pas les psychanalystes.

De ce fait, ces deux expériences forment un véritable filtre qui sélectionne les psychanalystes bien plus sévèrement qu’une formation de 4 ou 5 ans telle que l’envisage la tendance actuelle à la réglementation. Et ce devenir dure longtemps… »(2)

Les stéréotypes persistent

Si au départ Freud prônait la « cure type », la discipline a beaucoup évolué depuis 1900. Les rythmes des séances hebdomadaires peuvent varier selon les possibilités de chacun (analysé et analysant), et bien entendu ce que le psychanalyste perçoit de son patient.

Le psychanalyste peut proposer à son patient de s’allonger sur le divan, ou bien encore, de proposer un suivi en face à face. Dans tous les cas, les premières séances se font en face à face.

Depuis plusieurs décennies, les psychanalystes sont également sortis de leur silence mais le mythe du psychanalyste silencieux continue à être véhiculé.

 

1- Samuel Lézé, L’autorité des psychanalystes, Puf, 2010

2- « Psychanalyste « Métier impossible »(Sigmund Freud), In Cercles psy, hors-série n°2, dec 2013

 

Le psychiatre

Le psychiatre

Formation 

En tant que médecin, le psychiatre a franchi toutes les étapes du cursus des études médicales. Après six années de formation de base, le futur praticien passe les épreuves classantes nationales : le classement à l’issue des ECN détermine la possibilité plus ou moins large de choisir sa spécialité.

La spécialité psychiatrie fait l’objet d’une formation en 4 ou 5 ans qui inclut de très nombreux stages dans les services hospitaliers et services de garde et débouche sur un DES (diplôme d’études spécialisées) qui valide des compétences en psychiatrie.

Après le DES et une soutenance de thèse devant un jury, le postulant obtient le diplôme d’Etat de docteur en médecine, ainsi que le titre de psychothérapeute.

 

Parmi les 14 619 psychiatres recensés au 1er janvier 2013, 35% exercent exclusivement en libéral, 48% sont salariés hospitaliers, 10% ont un exercice mixte, et 7% sont salariés dans d’autres structures.

L’avantage financier pour une psychothérapie

En tant que médecin, le psychiatre peut suivre un patient en psychothérapie et celui-ci peut ainsi être remboursé (une partie au moins selon les tarifs du praticien). C’est un aspect avantageux lorsque l’on souhaite s’engager dans une psychothérapie lorsque l’on sait que les psychologues, eux, ne sont pas remboursés par la sécurité sociale.

Le titre de psychothérapeute

Bien que leur soit attribué le titre de psychothérapeute en même temps que le diplôme d’état de docteur en médecine, le cursus ne dispense pas de formation à la psychothérapie, c’est alors à chaque psychiatre de se former ultérieurement.

Les psychothérapies

Le psychiatre peut, tout comme le psychologue, se former à différentes prises en charge : la psychanalyse, les thérapies comportementales et cognitives (TCC), la relaxation etc.