L’état dépressif est une perturbation de l’humeur dans le sens négatif, celui de la tristesse, de la souffrance intérieure. Il peut survenir après un événement (comme la perte d’un proche), ou encore, sans raison apparente pour la personne (« je ne comprends pas pourquoi je suis aussi mal alors que tout va bien dans ma vie. »). Ce qu’il est important de prendre en compte c’est qu’il existe différents degrés (intensité) de la dépression (légère, modérée et sévère), et que plus elle s’installe, plus il est difficile d’y faire face.
La première chose qui prend des allures pathologiques c’est le sommeil. Il faut avoir en tête que tous les symptômes ne s’expriment pas chez tout le monde, et selon la même intensité. Cet article ne concerne pas les troubles bipolaires (alternance de phases mélancoliques et de phases maniaques).
Pour parler d’état dépressif et non simplement d’émotions ou d’affects dépressifs, il faut que cette dépression de l’humeur atteigne une durée et une intensité telles qu’elles entraînent des conséquences constatables sur la vie psychique, somatique et relationnelle.
Au niveau de l’humeur :
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vision pessimiste de soi et du monde (par exemple autodévalorisation) ;
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émoussement affectif (perte de plaisir et d’intérêt)
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instabilité des affects (irritabilité, impulsivité, crises de larme)
Ralentissement de la pensée et dans le corps :
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au niveau intellectuel, on pourra observer un ralentissement du débit verbal, des troubles de l’attention, de la concentration et de la mémoire ou encore une impression d’écoulement lent du temps.
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Au niveau moteur, le corps se ralentit (lenteur de la marche, voix monocorde)
Les symptômes somatiques :
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troubles du sommeil (éveil matinal précoce, troubles de l’endormissement…)
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troubles de l’alimentation (anorexie ou hyperphagie)
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troubles de la sexualité (baisse de la libido, impuissance et frigidité)
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troubles somatiques divers (mal de tête, palpitations, constipation, douleurs musculaires, nausées, vertiges etc.)
Les différentes formes de dépressions
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Les dépressions « endogènes »
Ici, la personne se déprime sans qu’il y ait de rapport avec ce qu’elle vit. La raison est à rechercher dans l’histoire du sujet, en rapport à son vécu infantile. Quelque chose au sein du fonctionnement psychique pose problème sans que la personne en ait conscience.
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les dépressions réactionnelles
Elles sont en lien avec un événement extérieur : le deuil ; la dépression post-partum (après la naissance d’un enfant) ; la dépression du sujet âgé ; la dépression survenant à la suite d’une maladie organique.
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la dépression d’épuisement
C’est une forme particulière de dépression réactionnelle qui survient à la suite d’un surmenage émotionnel prolongé ou répété. L’évènement stressant est davantage un conflit permanent d’ordre familial, professionnel, moral mais dans tous les cas les tensions émotionnelles qui sont en cause sont étroitement liées au milieu dans lequel vit le sujet.
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la dépression de l’adolescent et du sujet âgé
Chez l’adolescent, c’est particulièrement le décalage entre ses désirs et la réalité qui peut entrainer une dépression. Chez le sujet âgé, c’est le constat de la fin de vie à venir qui peut venir fragiliser.
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La dépression masquée
Elle est caractérisée par le « masquage » des symptômes dépressifs par d’autres symptômes :
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dépression masquée somatique (les plaintes sont vagues concernant le corps et variables ; le peu d’anxiété rattachée à ces plaintes ; la normalité des bilans organiques et le déni farouche de toute dépression).
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Masquée par des conduites alimentaires (anorexie, boulimie) ou conduites d’addiction (toxique, alcool).