On parle de névroses d’organe, d’affections ou de médecine « psychosomatique » pour désigner des aspects de la pathologie générale qui sont en relation avec la vie consciente et surtout inconsciente. Il existe des sujets qui réagissent de manière prévalente par des habitus pathologiques de longue durée ou cycliques par de vraies maladies (tuberculose, asthme, hypertension etc.), qui expriment un style particulier de personnalité.
Les troubles psychosomatiques peuvent aller de l’allergie, à l’eczéma jusqu’à certaines formes beaucoup plus graves, comme le cas de certains cancers.
Le diagnostic psychosomatique
Il semble qu’on puisse dégager de toutes les recherches une « personnalité psychosomatique ». On retrouve souvent dans leur histoire des accidents qui menacent sérieusement la vie. Ces personnes répondant aux formes graves des affections psychosomatiques : tuberculoses à rechutes, troubles cardio-vasculaires graves, ulcères hémorragiques, etc.
Chez eux, on relève une forme particulière d’immaturation, dans laquelle le psychisme paraît insuffisamment armé pour « distancier » certains conflits et les canaliser dans des conduites caractéristiques de la vie de relations. Les conflits se déchargent alors dans l’appareil viscéro-végétatif. Dans cet esprit, on peut dire que le malade psychosomatique ne pleure pas : il a une crise d’asthme. Il n’exprime pas sa colère, il devient hypertendu. Il ne va pas de l’angoisse à la névrose ou au délire, mais de l’angoisse à la mort.
A Paris, on pourra citer l’Institut Psychosomatique de Paris (IPSO), spécialement chargé de travailler et de prendre en charge ces troubles. On trouve aussi des services hospitaliers dédiés comme l’AURA, l’institut de psycho néphrologie. C’est dire si médecine et psychologie peuvent se rejoindre pour ces prises en charge.
Les médecins se sont intéressés aux problème les plus remarquables par leur fréquence et leur valeur exemplaire :
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en pathologie respiratoire : l’asthme et la tuberculose pulmonaire ;
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en pathologie endocrinienne : la maladie de Basedow, le diabète et le rhumatisme chronique ;
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en pathologie cardio-vasculaire : l’hypertension artérielle et les infarctus viscéraux ;
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en dermatologie : le psoriasis et certains eczéma ;
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en pathologie nerveuse : la migraine
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et enfin, tout le domaine de l’allergie.
L’exemple de l’allergie (1)
la variabilité des allergènes chez le même sujet, la possibilité de réactions à des sentiments (asthme de Trousseau, déclenché par sa colère), à des images (asthme de Proust), à des rêves (Jacquelin), comme aussi les paradoxes des traitements (l’allergique réagit à tout ou à rien), suffisent à manifester qu’on ne peut se contenter de poursuivre le dépistage d’une substance nocive ou d’un processus physiologique isolé de son contexte psycho-social.
Les psychosomaticiens ont beaucoup étudié « la personnalité allergique » : labilité émotionnelle, dépression latente, revendication affective permanente… Rappelons les importants travaux psychanalytiques de P. Marty qui tendent à démontrer l’existence d’une relation aux autres spécifique chez l’allergique.
La psychothérapie
En début de psychothérapie, le patient est appelé à comprendre que le thérapeute va s’intéresser à autres chose qu’à ses symptômes d’ordre physique. Il n’y a pas de protocole « type » dans la prise en charge : tantôt brusquée, tantôt patiente, parfois appliquée à tout le cours d’une maladie chronique, ici plus analytique et là plus rationnelle, tantôt appuyée sur des médicaments, tantôt utilisant comme instruments des modifications du cadre familial ou social.
(1) H. Ey, P. Bernard et C. Brisset, Manuel de Psychiatrie, Masson 6ème édition, Paris
A lire : Les maladies dites "imaginaires", enquêtes sur les douleurs et les symptômes inexpliquésEn livrant une synthèse passionnante des apports médicaux, des neurosciences et des théories psychologiques le Dr Alain Autret, neuropsychiatre et professeur de médecine, montre qu'elles sont le produit d'un formatage des modalités de réaction au stress dans l'enfance. En sachant que chacun façonne ses symptômes et s'adapte selon sa propre histoire. Et que l'anxiété aggrave les symptômes et vice-versa. Il faut comprendre ce qui se joue pour permettre de guérir. En apprenant à gérer le stress, on peut s'investir dans des activités récréatives, rectifier le fonctionnement cérébral et retrouver le plaisir de vivre.