La bipolarité (ou maniaco-depression)

La maladie maniaco-dépressive, isolée par Kraeplin à la fin du XIXème siècle dernier sous le nom de psychose maniaco-dépressive, est une affection caractérisée par :

  • son profil clinique associant de manière variable des accès dépressifs (mélancolie) et des états d’excitation (hypomanie ou manie) ; l’ensemble réalisant une maladie bipolaire (BP).
  • son caractère endogène : si les caractères physiopathologiques ne sont pas encore clairement précisés, la transmission génétique du risque est établie;
  • sa psychopathologie particulière : fonctionnant comme un deuil pathologique, elle partage les éléments de la structure dépressive mais s’y caractérise par un substrat psychotique (voir plus loin les symptômes).

La psychose maniaco-dépressive apparaît dans le champ des désordres de l’humeur comme entité clinique bien individualisée. Entre les différents accès mélancoliques ou/et maniaques, la personne retrouve son état avant la maladie. Les symptômes de la bipolarité s’expriment dans les deux registres mais de manière inégale chez chaque individu (il existe différents types de bipolarité).

Les symptômes

           1. La mélancolie

A. Le début

L’entrée dans l’accès est brutale ou dramatique par un comportement suicidaire ou un acte médico-légal qui va surprendre l’entourage.

Parfois l’état mélancolique survient au décours d’un accès maniaque par virage de l’humeur. Mais en règle générale le début est insidieux. Le malade est envahi par une tristesse croissante, des remords, un sentiment de désespoir, un sentiment d’incapacité, des idées de dépréciation qui alimentent un désir de mort. Les processus intellectuels et les mouvements se ralentissent ; la perte des intérêts habituels constitue un signe important. Toute initiative devient impossible.

B. Période d’état

La douleur morale : la conscience mélancolique, véritable concentration douloureuse, est tout entière envahie par le malheur et la « tristesse fondamentale » (regrets, ennui, désespoir…) ; elle apparait indépendante de toutes les raisons que le sujet va invoquer par la justifier. Si le déprimé névrotique est en quête de réconfort, le mélancolique reste muré dans le sentiment de malheur irrémédiable ; il est tantôt enfermé dans une atmosphère de douleur et de malheur, tantôt dans une atmosphère de catastrophe. Au minimum, il s’agit d’un pessimisme où bloqué dans le passé sans cesse ruminé, l’avenir est inexorablement bouché. Sa souffrance corporelle s’exprime par la sensation de pesanteur, d’oppression.

Bradypsychie et bradykinésie : ralentissement intellectuel et moteur très présents.

 

            2. La manie

A. Période d’état

Présentation :

  • hyperexpressivité désordonnée, brouillonne et stérile
  • tenue extravagante, débraillée
  • hypermimie
  • logorrhée (flot de paroles) au contenu labile, aux envolées lyriques, un ton affecté et maniérée ; vociférations, cris, chants, injures ponctuent les propos
  • raconte des histoires obscènes, sarcastiques, saisit tous les travers de son interlocuteur
  • le contact est facile, familier

Humeur :

  • hyperthymie expansive (exaltation euphorique de l’humeur)
  • l’euphorie envahit la conscience
  • humeur labile : le malade passant du rire aux larmes, de la complicité aguicheuse à l’agressivité et à la hargne, les bouffées anxieuses alternent avec l’élation.

Tachypsychie et tachykinésie :

  • l’idéation maniaque est imprégnée de jeu et de désordre
  • la fuite des idées constitue le phénomène essentiel
  • les souvenirs affluent, les associations d’idées sont rapides et superficielles, par assonance, jeux de mots
  • logorrhée et graphorrhée
  • l’attention est dispersée
  • l’imagination est exaltée produisant des manifestations pseudo-délirantes
  • agitation psycho-motrice et l’activité de jeu : sans cesse le sujet est agité, déplace des objets, va et vient, gesticule, multiplie les démarches, les lettres et les achats inconsidérés.

Syndrome somatique :

  • insomnie précoce, sans fatigue, durant toute la durée de l’accès
  • la faim et la soif sont augmentés malgré la boulimie, l’amaigrissement précoce est important
  • dans les formes les plus sévères, on observe une déshydratation, une hyperthermie et des désordres métaboliques.
  • Hypersexualité et aménorrhée sont fréquentes

 

Rien ne s'oppose à la nuit, de Delphine de Vigan

rien ne s'oppose à la nuitDelphine de Vigan tente à travers ce livre de raconter sa mère. Cette femme toujours un peu étrange, parfois complètement absente et qui à la suite de bouffées délirantes fut finalement diagnostiquée bipolaire. Mais que lui est-il arrivé ?

A travers l'enregistrement des membres de sa famille, elle tente de reconstruire l'enfance de sa mère, son histoire familial... et ses secrets



Rien ne s’oppose à la nuit

Rien ne s’oppose à la nuit

de Delphine de Vigan

 

«  Ma famille incarne ce que la joie a de plus bruyant, de plus spectaculaire, l’écho inlassable des morts, et le retentissement du désastre.

Aujourd’hui je sais aussi qu’elle illustre, comme tant de familles, le pouvoir de destruction du verbe, et celui du silence. »

 

Delphine de Vigan tente à travers ce livre de raconter sa mère. Cette femme toujours un peu étrange, parfois complètement absente et qui à la suite de bouffées délirantes fut finalement diagnostiquée bipolaire. Mais que lui est-il arrivé ?

A travers l’enregistrement des membres de sa famille, elle tente de reconstruire l’enfance de sa mère, son histoire familial… et ses secrets.