Mal connu autant par les hommes que par les femmes, l’anatomie réelle du clitoris a été découverte seulement en 1998 par Helen O’Connell, une chercheuse australienne grâce à l’imagerie par résonnance magnétique. Longtemps ignoré des médecins, souvent synonyme de honte et de culpabilisation, il est aujourd’hui fort heureusement réhabilité et l’objet de recherches de plus en plus nombreuses.
Un organe essentiellement interne
Le clitoris est développé quasi exclusivement à l’intérieur du corps féminin sur une dizaine de centimètres (entre 9 et 11 cm). Il a une anatomie en réalité très proche de celle du pénis, avec deux corps spongieux ( les bulbes vestibulaires) et deux corps caverneux (les piliers du clitoris) qui sont séparés par le vagin. Il se termine à l’extérieur du corps par ce qu’on appelle le gland du clitoris qui mesure quelques millimètres(jusqu’à 1 cm) et qui est donc la seule partie visible
du clitoris situé au sommet de la vulve et protégé par le capuchon du clitoris (équivalent du prépuce chez l’homme). Comme celui des hommes, le gland est très riche en capteurs sensoriels à l’origine du plaisir sexuel.
Le clitoris, siège du plaisir féminin
Contrairement à ce que l’on a pu penser pendant très longtemps, la jouissance féminine est essentiellement obtenue par stimulation clitoridienne et non par stimulation vaginale. Cette stimulation peut se faire soit au niveau du gland par des caresses ou au niveau interne au niveau du corps du clitoris lors de la pénétration. Ainsi, si seulement une femme sur deux environ admet atteindre l’orgasme lors d’une simple pénétration, le pourcentage s’élève à deux sur trois lorsqu’elles associent une stimulation externe du clitoris.
Clitoridienne ou vaginale ?
On ne fait plus la distinction entre orgasme clitoridien et vaginal, le clitoris est au cœur de la jouissance féminine n’en déplaise à certains notamment à Freud qui pensait que les femmes qui n’avaient qu’un orgasme clitoridien étaient immatures et névrosées. Ce qui a coûté à Marie Bonaparte, disciple et analysante de Freud bien des tracas, une réputation de frigide et deux opérations chirurgicales afin de rapprocher le clitoris de l’entrée du vagin dans l’espoir
toujours déçu d’un orgasme vaginal. Ce qui est aujourd’hui certain, c’est que c’est bien le clitoris qui est la clé de la jouissance, comme son étymologie nous l’indique, le mot clitoris venant du grec kleis qui signifie clé.
Et le point G alors ?
Et bien, bonne nouvelle, il existe vraiment mais ce n’est pas vraiment un point précis contrairement à ce que la plupart d’entre nous pense. Il s’agit en réalité de la zone de contact entre la partie interne du clitoris et la zone vaginale correspondant, située sur la partie antérieure du vagin. Une pression lors la de pénétration ou par tout autre moyen va permettre de stimuler le clitoris de l’intérieur et entrainer la montée du plaisir.
Et pour finir, une histoire de clitoris
Deux clitoris se rencontrent.
L’un dit à l’autre : – On m’a dit que tu es frigide?
Et l’autre répond : – Ce sont les mauvaises langues qui disent ça !
Docteur Céline Causse-Combal
Pour aller plus loin :
- Le petit Larousse de l’entente sexuelle, Edition Laroussse, et oui !
- Les 200 clitoris de Marie Bonaparte, de Alexis Lemel Editions Mille et une nuit, 2010
- Osez… découvrir le point G, d’Ovidie, Edition La Musardine