Différences entre les désirs sexuels féminins et les désirs sexuels masculins

Désirs sexuels féminins et désirs sexuels masculins

On dit que les femmes auraient besoin d’être amoureuses pour avoir des relations sexuelles ; quant aux hommes, ils auraient du mal à concilier sexe et amour. Pourtant, aujourd’hui, nous les femmes revendiquons la même liberté sexuelle que nos homologues masculins. Mais est-ce aussi simple psychiquement?

Les désirs sexuels féminins

Dès le début de la vie sexuelle et affective, on distingue deux élans distincts, le courant tendre et le courant sensuel. Chez la femme, le plus souvent, ces deux courants sont liés dès le départ et cherchent à s’exprimer sur un homme en particulier. La femme tombe amoureuse d’un homme envers qui elle ressentira du désir sexuel. Et la tendresse de l’amant vis à vis d’elle lui permet de croire à une relation durable entre eux, de se vivre comme la femme idéale pour lui. La demande d’amour que la femme adresse à l’homme doit trouver un écho chez son partenaire, jouant ainsi un rôle de préliminaire, condition nécessaire à l’éprouvé du plaisir.

L’amour vient masquer la crudité du désir, la protégeant ainsi de se vivre uniquement comme un objet sexuel. Alors son désir d’être possédée et soumise à son amant devient acceptable (voir article « La jouissance féminine »).

L’amant idéal est alors celui qui peut garantir l’amour à une femme, et non celui qui posséderait le plus gros pénis.

Les désirs sexuels masculins

Chez les hommes, l’amour-tendresse et le sexuel fonctionnent indépendamment l’un de l’autre. C’est la pulsion qui prime et ses possibilités de satisfaction plus que chez la femme. L’homme est tout d’abord animé par un désir de possession. Ce sera dans un second temps que les deux courants se réuniront pour une seule et unique femme. Ces deux courants peuvent se retrouver à nouveau séparés comme lorsque l’homme investit sa femme, l’épouse respectable, uniquement d’amour et de l’autre, a des femmes objets de désirs, investis du courant sexuel.

Lors de la relation sexuelle, « l’homme en tant que personne s’efface derrière son organe sexuel, il se réduit à n’être plus que l’objet du désir de sa partenaire, il s’imagine être l’instrument de sa jouissance sexuelle, son phallus, rien d’autre. »(2) C’est dire l’importance qu’a pour l’homme la jouissance de sa partenaire et c’est pourquoi il lui demandera « Alors tu as joui? ». Cette capacité à faire jouir lui donne en boomerang une jouissance supplémentaire. Et les femmes l’ont bien compris puisque, bien souvent, elles n’hésitent pas à simuler leur jouissance…

Si pour la femme l’amant idéal est celui qui peut lui garantir l’amour, l’amante idéale pour l’homme est celle qui vient répondre au fonctionnement masculin : qu’elle exprime ses désirs sexuels et l’envie de son pénis.

France Bernard

(1) Les conditions de la jouissance féminine, article 8 (dans la catégorie « le couple : généralités)

(2) Robert Viry, Psychopathologie de la vie amoureuse